Publications nimérisées
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HItoire des grandes sociétés savantes
La Société d'études scientifiques de l'Aude a été fondée en 1889 sous l'impulsion du botaniste et géologue Louis Chartier. Après une première réunion le 10 février 1889, des statuts sont élaborés et adoptés le 17 mars suivant. Le premier président est Prosper Montès.
La Société avait pour but de mieux faire connaître le département de l’Aude en conservant une grande rigueur scientifique. Dès sa naissance, la société va organiser conférences et excursions dans l'Aude, les départements voisins, et même à l'étranger. Elle constitua une bibliothèque et publia, en 1890, son premier bulletin. Elle compte alors 150 membres ; en 1914, ils sont plus de 250. Elle se distingue ainsi de son aînée, la Société des arts et sciences de Carcassonne, car le nombre de ses membres n'est pas limité et surtout les femmes y sont admises. A travers les communications de ses membres, elle aborde les domaines les plus divers : sciences naturelles, archéologie, histoire, géographie...
Aujourd’hui, la société est toujours active et compte près de cinq cents sociétaires parmi lesquels de nombreux universitaires et actifs bénévoles. Avec l’appui des collectivités publiques, elle a su conserver un grand dynamisme lui permettant d’évoluer. Elle correspond avec de nombreuses sociétés étrangères et son bulletin est diffusé au-delà les frontières françaises. La SESA a créé en 1992 le Prix Urbain-Gibert, dédié à son ancien président, « destiné à récompenser périodiquement, sur concours, des études inédites dans les domaines des sciences naturelles, des sciences physiques et des sciences humaines (archéologie, préhistoire, histoire), concernant le département de l'Aude ». Il consiste à publier aux frais de la Société un ouvrage inédit.
Urbain Gibert (1903-1989)
Instituteur de formation, il était passionné par l’histoire et ethnographie de son département. Il adhère en 1828 à la Société d'études scientifiques de l'Aude et en est le président en 1957. Il publia la majorité de ses études consacrées, à l'histoire, aux populations et aux hommes célèbres de l'Aude, dans le bulletin de la société. Il sera aussi membre de la Société des arts et des sciences de Carcassonne en 1958. En 1938, il participe avec René Nelli, Louis Alibert, l’abbé Montagné et d’autres, à la création du Groupe audois d’études Folkloriques et sa revue Folklore dont il sera un des principaux rédacteurs. Il participe à la création de la Beluga de limos qui regroupe les défenseurs de la langue et la culture occitane.
Joseph Poux (1873-1938)
Reçu à l'École des chartes, il en sort en 1898 archiviste paléographe. Il devient alors archiviste de l'Ariège, période pendant laquelle il relate le terrible incendie de l'hôtel de la préfecture de Foix (nuit du 5 au 6 brumaire an XII). A partir de 1902, il dirige les Archives départementales de l'Aude, où il termine sa carrière en 1938. Son œuvre principale reste La Cité de Carcassonne, histoire et descriptions paru en plusieurs volumes de 1922 à 1938 chez l'éditeur toulousain Édouard Privat, avec qui il s'était lié d'amitié durant leur scolarité à l'École des chartes. Ces travaux furent couronnés au concours des Antiquités de France et il reçut une médaille de la Société française d’archéologie. Il fut quatre fois président de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, directeur de la Société d’études scientifiques de l’Aude et vice- président de la Commission de la Cité et de l’Association des Amis de la ville et de la Cité de Carcassonne. Officier de l’Instruction publique en 1908, il reçoit en 1923 la rosette d’officier de la Légion d’honneur et devient officier de l’Ordre national en 1937. Joseph Poux a collaboré à un certain nombre de publications savantes, telles que le Dictionnaire topographique du département de l'Aude de l'abbé Sabarthès (1912).
La Société d'études catalanes se proposait de conserver tout ce qui avait constitué et constituait l'esprit et la physionomie caractéristiques des pays catalans ; de susciter ou d'encourager toutes les initiatives tendant à développer la vie littéraire, artistique et scientifique de la région. Le premier numéro de la Revue catalane parut le 15 janvier 1907. Cet exemplaire publiait les noms des cent douze premiers adhérents à la S.E.C. La revue était tirée à trois cents exemplaires de trente-deux pages, elle paraissait mensuellement et était vendue un Franc le numéro. Elle succédait à la Revue d'Histoire et d'Archéologie du Roussillon, qui avait cessé d'exister, et dont Pierre Vidal, dès 1900, avait été lui-même un des fondateurs. La création de la société fut accueillie favorablement outre-Pyrénées. Le journal catalan, La Veu de Catalunya, du 4 février 1907, publia un article dans lequel il faisait connaître à ses lecteurs la société perpignanaise et sa revue.
Afin de diffuser la langue catalane, la société fonda, dès 1907, une collection nommée Bibliothèque Catalane, dont la direction fut assurée par Jean Amade. Cette collection avait pour but de susciter et de favoriser en France la publication de travaux portant sur la langue, la littérature et la culture catalanes ; Des articles remarquables sont proposés sur les cris de la rue, la cuisine catalane, les Noëls, les Albades, les danses, les Goigs, le carnaval ou encore la magie en Roussillon.La revue présente aussi des poésies, des critiques littéraires, des études de botanique, d'histoire naturelle, des monographies, des chroniques historiques, des articles sur l'art local. Elle met en avant des poètes et prosateurs catalans en éditant leurs textes traduit en français et propose même des oeuvres personnelles comme romans, poésies, nouvelles, pièces de théâtre présentant des rapports très étroits avec la terre catalane.
La société participa à de nombreuses manifestations culturelles, en France et en Espagne, et institua les Jeux Floraux du Roussillon en 191organisa des concours et des Jeux Floraux. Une des dernières préoccupations de la société fut, à partir de 1919, l'idée d'une renaissance de l'antique Université perpignanaise accueillie très favorablement dans les milieux intellectuels roussillonnais. Elle poursuivit son oeuvre d'encouragement à l'étude de la langue catalane jusqu'en 1921 où elle allait disparaître brutalement après quinze ans d'existence.
Jean Amade (1878-1949)
Il est l'un des principaux représentants de la renaissance catalane littéraire et chef de file du mouvement régionaliste roussillonais du début du XXe siècle. Amoureux de sa province natale, il oeuvra toute sa vie en faveur de la langue et de la culture catalane. Très tôt il déplore l'abandon de certaines traditions, et son article paru dans le journal L'Alliance de Céret fut particulièrement éloquent à ce sujet. Il y écrit que les coutumes et traditions roussillonaises sont vouées à une disparition prochaine, tout comme la langue catalane. Devenu professeur d'université après des études à la Sorbonne, il enseigne à la faculté de lettres de Toulouse et obtient une agrégation en castillan en 1904. Il fonda la société d'études catalanes avec Joseph-Sébastien Pons le 6 juin 1906. Sous sa direction, la société édita la Revue Catalane où il publia un grand nombre de poèmes. Dès 1908 il publia une Anthologie des poètes roussillonnais et en 1910 un ouvrage intitulé L'idée régionaliste témoignant de sa préoccupation pour la culture régionale. Il participa en 1926 à la création des jeux floraux du Genêt d'Or, émanation du félibrige à Perpignan et en sera par deux fois président. Il collaborera à toutes les revues, journaux locaux et manifestations intellectuelles roussillonnaises et poursuivra sans relache ses efforts pour développer la poésie en catalan, cherchant à attirer les plus jeunes afin de maintenir le souffle de la renaissance catalane. Tout au long de sa vie, Amade a défendu ses idées ; même hors de sa province natale, membre élu de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, il faisait des communications sur les traditions de son Roussillon, comme «Contribution à l'étude du folklore méridional : l'invisible et le mystère», le 18 avril 1932 ; «Les chansons de la Saint-Jean en Roussillon», le 25 juin 1934 ; «Croyances et superstitions populaires devant la science moderne», le 18 février 1935, et «Les trois plus vieilles mélopées catalanes en Roussillon», le 15 avril 1940.
La Société d'études des Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard a été fondée en 1871 avec pour but de propager le goût des sciences naturelles et d'en faciliter l'étude aux personnes qui s'y intéressent. Elle est à l'origine de la création du Muséum d'histoire Naturelle de Nîmes, où elle a son siège social. L'activité de la Société est marquée par des observations de terrain effectuées par ses membres en géologie, préhistoire, entomologie, botanique et par l'organisation de conférences et de sorties. Depuis 1988, elle est agrée au titre de la protection de la nature.
Félix Mazauric (1868-1919)
Grand pionnier de la spéléologie française, Félix Louis Mazauric est né à Valleraugue (Gard). Enfant, il parcourait les Cévennes, passionné déjà par les rivières souterraines de sa région. Sorti de l’école normale à 18 ans, il devint instituteur. Il passe ses vacances à explorer les grottes cévenoles et surtout celles de Bramabiau, près de Camprieu. Il arpenta systématiquement les Cévennes, la Garrigue nîmoise, le canyon de la Cèze, le plateau de Mejanes, la Spelunque de Dions, le Bouquet et les Concluses, les gorges de la Vis, les Causses de Montdardier, Blandas, Campestre. Il a publié un très grand nombre d’articles sur ses découvertes de 1891 à 1907 dans le Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Nîmes, le Bulletin du Club cévenol, et le Bulletin de la Société de spéléologie, Spelunca. Il écrivit aussi un ouvrage sur le Gardon et son canyon inférieur (1898). Conservateur des musées archéologiques et monuments romains de la ville de Nîmes en 1909, il continua à suivre de très près les études spéléologiques de sa région. Il s’éteignit à Nîmes le 17 mars 1919.
Paul Marcelin (1886-1973)
Parcours atypique pour cet homme issu d’une famille modeste d’artisans nîmois. Bien que n’ayant pas continué sa scolarité, ses recherches personnelles et son grand amour pour la nature (toute sa vie, il se qualifia de naturaliste) le poussèrent vers le milieu de la géologie, l’étude des sols (périglaciaire), la préhistoire et l’ethnographie des hommes qui ont vécu en Garrigue et Cévennes. Grâce à ses lectures, ses études sur le terrain, et sa fréquentation des milieux scientifiques il devint conservateur du modeste musée d’histoire naturelle de Nîmes où il créa une section de préhistoire qui s’imposait dans une région riche en vestiges. Sa notoriété s’acquit par des recherches constantes dans la garrigue dont il devint le spécialiste et dans les Cévennes qu’il parcourut en tous sens. Mais surtout, c’est par de nombreuses publications qui en firent l’objet de l’estime et de la considération des spécialistes en place. « Observer, a-t-il dit, lire, réfléchir, voilà comment s’enrichit et se grandir ». Il fut en 1945, reconnu par le Centre National de la Recherche Scientifique.
D'abord créée sous le nom de Société Philomatique de Perpignan, elle prendra son nom définitif de Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales en 1842 et sera reconnue d'utilité publique en 1841. Lieu de rencontre et d’échanges entre érudits aux compétences variées, elle joua un rôle considérable de recherche et de diffusion des connaissances, en particulier en agriculture : les progrès dans ce domaine en Roussillon au XIXe siècle sont dus pour une bonne part à la Société. Son activité s’exerçait aussi dans d'autres domaines : géologie, faune, flore… Elle fait paraître en1835, le premier volume de son bulletin. Ses collections témoignent de la qualité des travaux publiés dans la revue à laquelle ont collaboré tous ceux qui ont marqué, depuis plus d'un siècle et demi, la vie intellectuelle du Roussillon. Au XXe siècle, le développement des services officiels agricoles et la concurrence d'autres associations aux finalités plus spécifiques lui ont enlevé partiellement certaines de ses fonctions, mais elle n'en poursuit pas moins sa mission en particulier dans le domaine historique. Sa bibliothèque compte près de 5000 volumes constitués d'échanges effectués avec les principales académies et sociétés savantes de France, de quelques pays francophones, en particulier la Suisse, et des pays catalans, de dons divers et correspondance. Il s'agit d'un ensemble riche en documents divers, indispensables pour qui s'intéresse à la langue et aux lettres catalanes ainsi qu'à l'histoire du Roussillon notamment au XIXe siècle.
Julien-Bernard Alart (1824-1880)
Issu d’une famille nombreuse et modeste, Julien-Bernard Alart décide de s’engager pour dix ans dans l'université dès l’obtention de son baccalauréat en 1843. Il débute donc au collège de Châtellerault, en qualité de maître d'études. Après différents postes, il achève son engagement décennal à Dax. C’est pendant ces dernières années que Julien-Bernard Alart développe son intérêt pour les sciences auxiliaires de l'histoire. Il étudie l'archéologie, l'épigraphie, la philologie, la paléographie et la sigillographie.
Passionné par l’histoire de son pays, le Roussillon, il souhaite que l'histoire locale ne soit écrite que par ses propres enfants et s’insurge contre une « histoire du Roussillon qui nous viendrait toute faite de Paris ». En 1852, il publie une brochure intitulée Quelques Chartes et privilèges de Villefranche-de-Conflent et une étude sur Marcevol. Ces deux travaux marquèrent le début de sa carrière d’historien et érudit. Il entre en 1851 à la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales et intègre des études intéressantes sur l'histoire locale dans son bulletin. Il est nommé archiviste départemental en 1862 et profite de sa position pour explorer minutieusement les archives. Il consacra la fin de sa vie à l'inventaire et au classement des manuscrits et parchemins des archives et constitua un vaste Cartulaire.Le 21 mai 1873, il fut nommé correspondant du ministère de l'Instruction publique. Il mourut à Vinça, le 3 février 1880.
Fondé en 1894 par Paul Arnal, grand spéléologue, le Club cévenol eut pour vocation d’être « au service des Cévennes et des Causses ». Au départ, société de spéléologie, (la première créée en France : "Un baptême de l’abîme est indispensable à tout membre du Club", a dit son fondateur), le club devient une association visant à préserver le patrimoine des Cévennes et des Causses. Son but est de sauvegarder le patrimoine naturel et culturel des Cévennes et des Causses, encourager toutes les initiatives orientées vers le maintien et la création d'activités permettant aux Cévenols et aux Caussenards de continuer à vivre dans leur pays, favoriser les formes d'un tourisme qui sache respecter les traditions d'accueil et d'hospitalité des Cévennes et des Causses.
Paul Arnal (1871-1950)
Né à Florac en Lozère, il est issu d'une famille d'artisans boulangers, il suit des études secondaires au collège de Mende, puis au lycée de Nîmes. Il poursuite ensuite ses études à la Faculté de théologie protestante de Paris. Il est pasteur en Lozère de 1896 à 1910 puis à Uzès (1910-1937), il prend sa retraite à Nîmes.
Le 18 septembre 1894 à Florac, il fonde le Club Cévenol avec d'autres jeunes spéléologues admirateurs du spéléologue Édouard-Alfred Martel. Il restera secrétaire général de cette association, au service des Causses et des Cévennes, jusqu'à sa mort. Il est également l’inventeur en 1908, sur le plateau du Causse Méjean, du site de Nîmes-le-Vieux, un chaos rocheux dolomitique. Il sera fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1929, pour ses mérites dans la promotion du tourisme français.
Héritière de l'Académie royale des sciences et Belles Lettres, la société fut re-créée en 1834, comme d'autres sous l'égide du ministre Guizot, elle fut créée après 1834 par Jacques Azaïs, juriste et le bibliothécaire Boudard. Reconnue d'utilité publique en 1874 soit 10 ans avant l'Académie de Montpellier , la Société Archéologique a publié depuis sa fondation un bulletin comprenant de nombreux articles consacrés notamment à l'histoire et l'archéologie de l'Ouest du département de l'Hérault. En 1859, elle élargit son champ d'intérêt en devenant aussi scientifique et littéraire. Ses travaux de plus en plus affinés, en son bulletin annuel, lui valurent d'être très remarquée et d'obtenir la protection de quelques membres distingués, tels les académiciens Viennet et Flourens. Son rôle fut important pour la ville de Beziers. Elle permit, par exemple, d'ériger en 1838, la statue de Riquet, due au sculpteur David d'Angers. Elle fonda également en 1859, en l'Hôtel de Ville, le Musée des Beaux-Arts qui fut , à partir de 1903, par la volonté testamentaire de Fabrégat, deux fois maire de Béziers et longtemps vice-président de la compagnie, transféré en sa demeure qu'il offrit à la ville (actuel musée rue Fabrégat).Grâce à ses dons et dépôts, elle a été à l'origine d'autres musées: celui lapidaire dans le cloître de la cathédrale Saint Nazaire (1867), celui du Vieux Biterrois (1935), enfin celui plus récent de l'ancienne caserne Saint-Jacques (1989). Elle compte, aujourd'hui quelque 700 membres et grâce à l'impulsion que lui a donnée à partir de 1990 le président Jean-Denis Bergasse, elle a développé significativement ces publications : bulletins annuels (parution régulière et rigueur éditoriale) et édition de cahiers consacrés à un thème particulier. Elle continue aujourd'hui sa mission axée sur l'archéologie et la philologie.
Jacques Azaïs (1778-1856)
Juriste de formation, il se passionna pour la recherche sur l'origine des langues. Fondateur de la Société archéologique littéraire et scientifique de Béziers. C'est donc dans ce cadre qu' il négocia avec le sculpteur David d'Angers l'érection de la statue de Paul Riquet (1838) aujourd'hui emblème de la ville de Béziers et qui donna lieu lors de son inauguration à de superbes fêtes et à un concours de poésies en occitan. Son œuvre écrite est importante, et il est considéré comme l'un des précurseurs des Félibrige et à ce titre l'université de Montpellier a réalisé en 1972 l'édition d'une étude sur son œuvre.
Auguste Fabrégat (1804-1879)
Avocat et historien, il fut maire de Béziers de 1848 à 1855 et de 1858 à 1865. Vice-président de la société archéologique littéraire et scientifique de Béziers, il était aussi membre de la société des bibliophiles Languedociens à Montpellier. Il légua à la ville son hôtel particulier comme siège de la Société Archéologique et musée des Beaux Arts. On lui doit la Vie des hommes illustres de Béziers qui reste encore aujourd'hui un ouvrage de référence.
La Commission archéologique et littéraire de Narbonne a été créée en 1833, comme commission préfectorale, avec pour mission de rassembler le patrimoine dispersé de l'arrondissement de Narbonne. Elle fonda la bibliothèque municipale, les archives et les musées de la ville qu'elle administra jusqu'à la promulgation de la loi Carcopino qui transférait aux municipalités la gestion de ces entités. La CALN continue aujourd'hui son œuvre de protection du patrimoine sous une forme d'avis et de conseil en relation avec la DRAC, le service départemental de l'Architecture, la ville de Narbonne et les autres associations locales. Elle est forte de 250 membres assidus (2002). Elle tient des séances mensuelles au cours desquelles une conférence est donnée sur un sujet touchant à l'histoire, à l'archéologie, à la littérature et aux arts du Narbonnais. Elle publie aussi régulièrement que possible un bulletin qui recueille les travaux effectués sur la ville et l'arrondissement de Narbonne.
Paul Tournal (1805-1872)
Né à Narbonne en 1805, géologue de formation, Paul Tournal est le premier à déceler en 1827, dans les grottes des Moulins, à Bize, la présence d’os humains dans les strates contenant des restes d’animaux disparus depuis des centaines de milliers d’années. Cette découverte lui permet de démontrer la contemporanéité entre l'homme préhistorique et certaines espèces animales disparues, près de 20 ans avant les travaux de Jacques Boucher de Perthes et de Jean-Baptiste Noulet. Il est donc le découvreur de « l’homme fossile » et considéré comme l’un des fondateurs de la Préhistoire.Partisan du progrès industriel mais aussi de l’émancipation sociale, journaliste, grand voyageur, Paul Tournal est le fondateur du musée de Narbonne auquel il a consacré la seconde partie de sa vie.
Louis Berthomieu (1870-1928)
Fils de Léonce Berthomieu. Artiste peintre. Après des études de droit à la faculté de Montpellier, il soutient une thèse de doctorat qui est couronnée par une médaille d’or. Il abandonne le métier d’avocat pour se consacrer essentiellement à la peinture et devient l’élève d’Edouard Marsal à l’école des beaux-arts de Montpellier. Membre de la Commission archéologique de Narbonne en 1904, il sera nommé l’année suivante conservateur du musée de cette ville (1905-1928), et s’occupera de l’organisation du musée d’Art chrétien de la basilique Saint-Just. C’est grâce à son action que sera classée la célèbre maison dite des 3 Nourrices. Il est nommé conservateur des Antiquités et objets d’art du département de l’Aude. Mobilisé en 1914, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1923.
Antoine Auguste Sabarthès (1854-1944)
Ordonné prêtre en 1878 il est vicaire à Narbonne, puis curé à Leucate et Sigean avant de partir en 1914, année de sa nomination comme chanoine honoraire, pour la capitale où il est un temps aumônier de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.Revenu dans l’Aude en 1922, il se retire à Limoux où il est attaché à la paroisse Saint-Martin. Excellent latiniste, autodidacte rigoureux, féru de paléographie et d’histoire, il se lance, pendant son vicariat à Narbonne (1883-1890), dans le classement des archives de l’Aude antérieures à 1790. Parallèlement à ce travail, il se consacre à l’histoire de l’Aude. Membre résident de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, membre correspondant de la Commission archéologique de Narbonne, membre de la société détude scientifique de l’Aude, il publie nombres de ses travaux dans les bulletins de ces différentes sociétés savantes. Parmi ses diverses publications, on citera Le dictionnaire topographique du département de l’Aude (1912), une Bibliographie du département de l’Aude (1914) qui se révéla être un travail extrêmement fouillé et le premier tome de son Histoire du clergé de l’Aude de 1789 à 1803 (1939), le second volume demeurant en l’état de manuscrit. Doté d’une extraordinaire puissance de travail et d’une incessante curiosité, le chanoine Sabarthès, qui avait été fait chevalier de la Légion d’honneur, a fortement marqué de son empreinte la recherche historique du département de l’Aude.
Gabriel Amardel (1855-1918)
Avocat au barreau de Narbonne, il se passionna pour l’archéologie et l’histoire de sa ville natale. Collectionneur averti, il devint un spécialiste de la numismatique et consacra à cette matière de nombreux écrits pour la plupart publiés dans le bulletin de la Commission dont il était membre depuis 1884 et dont il fut président à deux reprises. Il entreprit notamment le classement, l’inventaire et l’étude des monnaies et médailles des musées de Narbonne et s’intéressait aussi aux faïences anciennes. Ces études éclairent singulièrement l'histoire de la ville depuis l'époque celtique jusqu'à la fin du Moyen-Age. Gabriel Amardel laisse au Musée de Narbonne une collection incomparable de 8000 monnaies et médailles.
Vivement souhaité par Jean-Antoine Chaptal, alors ministre de l’Intérieur, elle voit une première fois le jour en 1801, sous le nom de Société d’Agriculture, Commerce et Arts de Lozère, mais elle prend véritablement son départ en 1819, grâce au baron Florens, préfet de la Lozère, qui en devient le premier président. Elle se composait des notables et des personnalités les plus instruites du département ayant la volonté d'informer les agriculteurs des progrès techniques. Grâce à des conférences et là a publication d'un bulletin périodique ils souhaitaient améliorer les connaissances et développer l’agriculture de la Lozère. Après la création des chambres d'Agriculture en 1824, ce rôle moteur de la Société en matière de progrès agricole s'estompa peu à peu, d'où la transformation de la Société d'agriculture en Société des lettres, sciences et arts de la Lozère. Toutes les disciplines y furent désormais abordées, tant scientifiques qu’artistiques, en fonction des compétences des savants et érudits que la Société compte dans ses rangs. Bien avant la loi de 1901, régissant depuis le droit associatif, la Société est la première, et très longtemps la seule, à traiter notamment de culture dans le département. Dès 1836 elle dote Mende de son premier musée, qui deviendra propriété du Département en 1995. En 1850, elle accueille le poète et homme d’état français Alphonse de Lamartine en visite privée à Mende. Déclarée d’utilité publique en 1856, elle peut alors recevoir des dons de l’Etat, peintures et autres pièces qui viennent enrichir ses collections.
Alexandre Joseph François Germer-Durand (1843-1906)Fils d’un médecin de Lozère, il commence ses études chez les frères, puis à l'âge de 13 ans au prestigieux collège Stanislas de Paris. En 1841, il réalise une étude biographique sur un Lozérien célèbre, Guillaume de Grimoard (pape en 1362 sous le nom d'Urbain V), ce qui lui vaut l'éloge de l'Académie des inscriptions et belles-lettres ainsi qu'une médaille d'or. La même année, il est reçu interne des hôpitaux de Paris. C'est à la Salpétrière puis à l'hôpital Saint-Louis qu'il poursuit avec brio sa thèse de doctorat en médecine. De 1842 à 1895, il rédige plusieurs ouvrages suite à ses recherches médicales. Il entreprend un voyage d'études dans le sud-ouest, à Toulouse et en Espagne, pour mieux comprendre le terrible fléau qu'est la pellagre, maladie due à la malnutrition. De retour en Lozère, Théophile Roussel est élu député à 33 ans. Il exerce la profession de médecin de campagne tout en continuant ses recherches sur la pellagre. Il est successivement conseiller et président du conseil général de la Lozère. Il est élu sénateur sous Mac-Mahon et sera reconduit par deux fois dans ce mandat (1879-1897). Il entre à l'Académie de médecine en 1872 et à l'Académie des sciences morales et politiques en 1891. Appartenant à la gauche républicaine, il sera à l’origine de plusieurs propositions de lois notamment celle concernant la protection de la petite enfance adoptée le 23 décembre 1874 et que l’on nommera " loi Roussel ". Jusqu'à sa mort il fut un homme soucieux des questions sociales et précurseur dans la législation de protection des enfants. Il meurt dans son château d'Orfeuillette à l'âge de 87 ans. Il lègue à sa ville natale sa maison paternelle, devenue mairie, sa bibliothèque de 5 000 volumes et une somme importante permettant l'édification de l'Hôpital-Hospice Théophile-Roussel.
L’académie fut instituée par l’arrêté de M. Germain Joseph Marie Boulé, préfet de l'Aude, le 18 mars 1836, sous l’appellation de Commission des arts et des sciences, afin que l’arrondissement de Carcassonne se dote d'une société similaire à celle créée à Narbonne. Elle prendra le nom d’Académie des arts et des sciences de Carcassonne qu'en 1983. Ses membres avaient pour but de rechercher, étudier et rassembler les monuments d'art et les vestiges de l'antiquité situés dans l'arrondissement et la ville de Carcassonne afin de les conserver dans un musée. Ils souhaitait également organiser et développer la Bibliothèque publique et rechercher tous les écrits et publications présentant un intérêt pour l'histoire locale. En 1844, elle devient Société des arts et des sciences de Carcassonne et la devise "non satpanis et vestitus, (le pain et le vêtement ne suffisent pas) fut adoptée et inscrite sur le sceau de la société. Elle se composa alors, de 30 membres résidants, élus au scrutin secret. Ce chiffre a été jalousement maintenu jusqu'au 8 février 2001. La société s'est efforcée de sauver et de conserver les vénérables restes du passé, qui ont été rassemblés par la suite dans le château comtal de la Cité, en un musée lapidaire dirigé par M. Pierre Embry, bibliothécaire de la ville de Carcassonne et conservateur des objets d'art et antiquités du département de l'Aude. L'arrêté de fondation de 1836 avait nettement tracé le programme d'action de la société et le premier point en était la création d'un musée. En 1839, à l'occasion de la visite du duc et de la duchesse d'Orléans, la société obtint, grâce à l'intervention de son président, J. P. Cros-Mayrevieille, le classement comme Monument des fortifications et de l'église de la Cité. Afin de vulgariser son œuvre et de créer un mouvement artistique et scientifique dans la ville alors toute à ses préoccupations industrielles et commerciales, la société organisades expositions publiques, suivies de distributions de récompenses honorifiques. En 1879, fut organisé un concours de travaux historiques, scientifiques et politiques. Enfin, en 1884, la Société ouvrit une exposition des Beaux-Arts en y adjoignant un nouveau concours de travaux historiques, scientifiques et littéraires avec deux sections : section de la poésie française et section de la poésie patoise.
Vers 1841, la société s'occupa de l'accroissement de la Bibliothèque publique qui n'avait été jusque-là qu'un dépôt de livres. Dès lors, commença une ère de prospérité et de sécurité. Le prêt et la mise en lecture furent organisés et des apports nouveaux des membres de la Société, de la ville et de l'état permirent, en 1891, d'atteindre le chiffre de 11070 volumes.Enfin, elle prit l'initiative de la constitution d'un Comité départemental pour l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques non classés, prescrit par la loi du 31 décembre 1913. Elle appela dans ce Comité des délégués de toutes les Sociétés savantes du département et put ainsi pour certains monuments, contribuer à combattre trois périls : l'exportation, le mercantilisme et la restauration ignorante.
Malgré son désir de produire et de publier, ce n'est qu'en 1849-1851 qu'elle put éditer le 1er volume de ses "Mémoires" ; depuis lors, deux séries de dix volumes chacune ont été publiées. Une 3e série se composait jusqu'en 1936 de trois volumes dont le dernier était publié en 1931.
Jean-Pierre Cros-Mayrevielle (1810- 1876)
Après des études de droit et avoir soutenu une thèse, il est reçu comme docteur en droit romain en 1837. La même année, il fonde le journal L'Aude Journal des Progrès avec Théophile Marcou pour rédacteur en chef et où il publie une rubrique pédagogique sur l'économie, l'agriculture, l'industrie, les transports. Il fut conseiller municipal de la ville de Carcassonne 1837 à 1848. Soucieux de la condition ouvrière et de son éducation, il fait voter la création de la première salle d'asile à Carcassonne.
Passionné d’histoire et d’archéologie, il consacre plusieurs ouvrages à l’histoire de Carcassonne et sa région dont Histoire du Comté et de la Vicomté de Carcassonne. En 1839 il découvre le tombeau de l'évêque Guillaume Radulphe dans la chapelle sud de l'ancienne basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse et sollicite auprès des autorités compétentes la protection de l'édifice au titre des Monuments historiques.
Jean-Pierre Cros-Mayrevielleavait commencé, dès 1836, à signaler à l’attention du gouvernement, l’importance de la sauvegarde des monuments de la Cité et en 1850 il réunit la Société des Arts et Sciences ainsi que le Conseil municipal afin que ces deux assemblées prennent position pour sauvegarder la Cité et l’ensemble de ses monuments (enceintes, basilique). Ses recherches historiques et archéologiques aboutissent notamment en 1850 à la publication consacrée aux Monuments de Carcassonne.
Jean Louis Antoine Fédié (1815-1899)
Après des études de lettres et de droit, il géra la propriété familiale, menant une vie de rentier. Intéressé par l’histoire locale et la politique, il est élu conseiller général du canton de Couiza. Par la suite il se consacrera à la littérature et à l’histoire. Bon latiniste, il parcourt le département et plus particulièrement la haute vallée de l’Aude, recueillant de nombreux renseignements ainsi qu’une foule de documents provenant d’archives privées. En 1867, il présente à un concours ouvert par la Société des arts et des sciences de Carcassonne une étude sur le Haut Razès qui est récompensé par une médaille d’or et publiée dans les Mémoires de la Société. Il en devient membre résident en 1873. On doit également à cet érudit une Histoire de Carcassonne, ville basse et citéet d’autres communications présentées dans les publications de la Société des sciences et arts de Carcassonne.
Crée en 1868 et reconnue comme établissement d'utilité publique par décret du 15 décembre 1879, son but fut de favoriser l’expansion des connaissances par tous les moyens : lecture, discussion, publication d’un bulletin, formation de collection, création d’une bibliothèque. En léthargie pendant la Première guerre mondiale, la SSLA reprend vie en 1928, à l’initiative de Gabriel Haon, M. Jalaguier et Julien Brabo félibre et imprimeur. Pendant plus de 40 ans elle publia des Mémoires et Compte-Rendu contenant des études régionales de valeur et possédait une riche bibliothèque constituée d'ouvrages, monnaies, cartes, journaux…Reconstituée après la 2e guerre mondiale, elle disparaitra en 1955. Elle marqua l'histoire intellectuelle de la ville.
Maximin d'Hombres (1810-1873)
Né à Alès, il est le neveu du baron d'Hombres-Firmas, scientifique reconnu. Il entreprit des études de droit afin de devenir avocat. Il exerça pendant plus de 35 ans ce métier dans sa ville natale et fut Président du tribunal civil d'Alès à la fin de sa carrière. Passionné par la littérature, l’histoire et l’archéologie, il devint membre de l’Académie du Gard, de la Société des études pour les langues romanes e de la Société scientifique e tlittéraire d'Alais, dont il occupa la présidence pendant l'année1872. Il consacra de nombreuses études et recherches historiques à la ville d’Alès mais son ouvrage majeur reste le Dictionnaire languedocien-français qu’il ne put achever. Il fut complété par Gratien Charvet et publié entièrement en 1884.