Syracuse

Avant d’être l’auteur de L’Inceste qui en fait en 1999 une des figures majeures et médiatiques de la nouvelle scène littéraire française, Christine Angot, née en 1959 à Châteauroux, a été une jeune fille provinciale élevée par sa mère. Après des études de droit, elle commence à écrire mais pendant six ans, les manuscrits qu’elle envoie aux éditeurs lui sont retournés. Vu du ciel est finalement publié en 1990 chez Gallimard. Deux autres livres suivent, passent inaperçus. Controversée, se révélant parfois radicale, Christine Angot défraya alors la chronique littéraire avec la publication de L’Inceste. Qualifiée par les uns d'« écrivain provocateur et histrionique», ce livre fut qualifié par d'autres (Les Inrockuptibles, Libération, Le Monde des livres) d'œuvre au modernisme certain, à l'écriture et au style acérés. Par la suite, la réception de ses textes se fait toujours dans une profonde dichotomie, entre critiques élogieuses et critiques négatives. Dans son dernier livre Un amour impossible, souvent qualifié de belle surprise de la rentrée littéraire, elle rend justice à Rachel, sa mère méprisée et humiliée par son grand et impossible amour. Son père Pierre Angot, jeune bourgeois intellectuel, prévient Rachel qu’il ne l’épousera pas, ne pouvant renoncer à sa liberté et … à son patrimoine. C’est seulement lorsqu’elle a 14 ans qu’il reconnaît officiellement sa fille. Elle a 14 ans, est bluffée par l'intelligence du linguiste et se détache de sa mère, qui se sent rejetée et qui ne perçoit rien du drame subi par sa fille. Ce livre est celui du pardon et à la réconciliation, retracés avec une suprême délicatesse dans des pages d'ores et déjà mémorables, qui devraient réconcilier les anti- et les pro-Angot. Et conquérir les jurys littéraires.

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