Eve Gomy
Eve Gomy
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Rencontre avec Eve Gomy
Je suis née à Paris en 1997. Passionnée depuis toujours de dessin et d’écriture, j’ai emporté mes crayons dans l’atelier d’illustration de la Haute Ecole des Arts du Rhin de Strasbourg, dont je suis sortie diplômée en 2021. Mon imaginaire s’articule autour de la nature, de la contemplation et de la poésie. J’essaie de créer un univers serein et sensible, qui s’adresse à la fois à l’enfant et à son parent. J’imagine mes livres comme des promenades, des invitations à se perdre en rêverie au fil des pages.
Quel personnage de littérature aurais-tu aimé être ?
J’aurais aimé être Le Petit Prince. Pour sa curiosité infinie, son regard émerveillé sur les choses simples, sa manière d’habiter le monde avec douceur et profondeur.
Quand j’écris, j’ai déjà envie de dessiner, et quand je dessine, les mots apparaissent presque d’eux-mêmes. Texte et image naissent ensemble, comme deux voix qui se répondent. Le dessin n’est pas là pour répéter le texte mais pour l’enrichir, l’élargir, lui offrir une autre dimension. J’imagine toujours les deux en même temps, au moment du story-board, où j’essaie de les faire dialoguer et de les fondre l’un dans l’autre, pour créer une seule et même respiration.
Cet album fait partit d’une série abordant les couleurs (La souris qui aimait le rose, le grenouille qui aimait le rouge, l’écureuil qui aimait le bleu au Seuil Jeunesse). Comment procèdes-tu : est-ce l’animal qui t’inspire la couleur ou est-ce la couleur qui t’impose le choix de l’animal ?
Pour Le chat qui aimait le jaune, l’idée de départ était de faire une balade contemplative à travers la lumière qu’évoque cette couleur. Le chat s’est imposé comme l’animal contemplatif par excellence. Ensuite, la série a pris forme naturellement : je choisis l’animal en fonction des différentes facettes de la couleur que j’ai envie d’explorer. Je veille aussi à varier les univers : le monde du tout-petit avec la souris, les hauteurs avec l’écureuil, l’eau avec la grenouille… Car au fond, cette série cherche à montrer la belle diversité de la nature.
Raconter la nature, c’est offrir une expérience de nature à travers un livre. C’est apprendre à regarder avec attention, à s’émerveiller des petites choses comme des grandes. Donner envie à l’enfant, mais aussi à l’adulte, de se promener et de prendre le temps d’observer leur environnement. Dans mes livres, la nature est un personnage à part entière : elle est riche en détails, pleine de surprises, à la fois douce et puissante. Raconter la nature, c’est aussi donner envie de l’aimer, et donc de la protéger. Aussi, je crois qu’il n’y a rien de plus beau, dans une œuvre d’art, que de révéler avec précision quelque chose que nous connaissions déjà, mais que nous n’avions jamais vraiment regardé. Comme si, en le redécouvrant, il devenait soudain précieux et inoubliable.