Le cinéma gore

 

A l'occasion du 19ème festival du cinéma fantastique de Gérardmer, retour sur le cinéma gore.

 

Historiquement et universellement, le terme « gore » est associé à quelque chose de sale et de répugnant. Le cinéma gore tire ses racines esthétiques du théâtre Grand Guignol, spécialité parisienne au demeurant, qui présentait des spectacles sanglants et réalistes. Le gore est une branche de la grande famille du cinéma d'horreur, très basique en termes de violence, et particulièrement explicite. Il se caractérise par des effusions de sang sans limite : membres arrachés, corps éviscérés... Rien n'est suggéré, tout est montré.

 
FestivalGerardmer2012.jpgLe cinéma gore est étroitement lié à l'Américain HG Lewis « le père du gore » en 1963, dont les films Blood Feast et 2000 maniacs sont les plus connus. En pleine mode des Drive-in et du cinéma d’exploitation, quand les familles modèles regardent leur nouvelle télévision, les étudiants se régalent de ce type de productions sans le sou, au scénario microscopique et aux effets spéciaux maladroits. Ces productions finiront par disparaitre avec les Drive in et les Midnight movies qui les accueillaient.
 
Un grand nombre de films peuvent être classés gore dans les années 70 et 80, du temps où le cinéma et la VHS faisaient bon ménage. On peut même considérer cette époque comme l'âge d'or du gore. Les Italiens se démarquent particulièrement avec des réalisateurs tels que Lucio Fulci et le fameux Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. La censure américaine faisant des coupes sombres (des œuvres comme Vendredi 13, Zombie de Romero ou Evil Dead de Sam Raimi - bien avant Spiderman- ont survécu grâce à l’émergence des vidéoclubs) et les procédés de colorisation du sang en vert et bleu pour éviter la censure dans les années 80 donnant des résultats parfois calamiteux, le gore sera peu à peu remplacé par les Splatters, spécialité américaine plus potache, contrairement aux transalpins, très sérieux dans l’évocation du genre..
 
Le genre prendra alors un visage humoristique, parodique qui trouvera son point d’achoppement dans Braindead (1992) film ayant nécessité le plus de faux sang (jusqu'en 2010 où il sera battu par Piranha 3D) : il comporte des scènes grotesques avec des effusions de sang exagérées et très peu réalistes ; on remplace la gêne par le rire.
 
Les années 2000 voient apparaitre la mode du remake qui rend la copie plus "gore" que l’original (Massacre à la Tronçonneuse de Nispel, Halloween de Rob Zombie mais surtout un nouveau sous genre : le Torture Porn, et un retour au sérieux et aux situations déstabilisantes, voire traumatisantes avec Hostel et Saw. Les français ne sont pas en reste avec des films comme Haute tension ou Martyrs, ultra réalistes et dérangeants.
 
A ce jour le genre gore n’existe quasi plus en tant que cinéma d’exploitation (donc de commande) mise à part pour un public fanatique des VOD mais de nombreux films réclamant le maximum de réalisme utilisent certaines scènes chocs pour appuyer leur propos. Dès les années 60 commencent à apparaitre des films n'étant pas des films de genre « gore » mais comportant des scènes qui doivent choquer le spectateur, et lui confronter la réalité des faits de la manière la plus brutale. Il s'agit le plus souvent de films d'action (réalisme de la guerre ou des fusillades : La Horde sauvage ; Reservoir Dogs, Pulp fiction), les films de Paul Verhoeven mais aussi des drames comme Taxi Driver ou plus récemment A History of Violence de Cronenberg ou Clean Shaven.

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