CONDITIONS DE RÉSIDENCE
Rencontre avec Alexandre Bergamini, auteur en résidence de création
Il s’agit donc d’un lieu de création mais également d’un outil de rayonnement territorial. Elle est soutenue par le CNL et par la Région Occitanie.
Actuellement, cette résidence accueille Alexandre Bergamini qui poursuit dans ce cadre idéal, son projet littéraire Notes de chevet d’Osamu Dazai. Cette résidence a reçu une aide spécifique de la DRAC Occitanie et d’Occitanie Livre et Lecture.
L’auteur témoigne à ce propos :
« Ce travail singulier et original n'a jamais été fait jusqu'à présent à ce niveau de recherche.
Il n'est pas rare de rencontrer au coin des rues tokyoïtes ou en campagne des personnages de légendes, des monstres, des fantômes et autres esprits appelés Yokai, englobant toutes sortes de créatures imaginaires. C'est cet aspect légendaire que j’aimerais approfondir à travers ce nouveau texte. Cette confusion entre le réel de personnes anonymes devenant, incarnant, des personnages bien connus au Japon.
C'est ce passage délicat, ce glissement de la vision, de l'interprétation du réel, que j’aimerais saisir à travers l'œuvre et la vie particulière d'un auteur étrange devenu un classique, Osamu Dazai, auteur de Cent vues du mont Fuji, en référence aux dessins d'Hokusai. »
Alexandre Bergamini est né en 1968. Il évolue, de 1985 à 1997, dans le monde du théâtre comme comédien puis metteur en scène. Il se tourne ensuite vers la littérature : il a publié des poésies dont Autopsie du sauvage (2003) et Asile (2011) chez Dumerchez ; des récits comme Retourner l’infâme (2005) et Cargo Mélancolie (2008) chez Zulma ; il a publié un récit documenté Sang damné (2011) sur le Sida aux éditions du Seuil ; Nue India (2014) et Quelques roses sauvages (2015), autour d’une photographie de deux survivants de la Shoah chez Arléa.
Photographie : Bernard Plossu
La rencontre :
Rencontre avec Alexandre Bergamini, auteur en résidence de création
Cette rencontre animée par Marie-Pierre Soriano aura lieu autour des ouvrages suivants :
Le Livre de Vivian : 1962-1980 : preuves et traces du frère (Éditions Médiapop, 2019)
« Vivian aurait 57 ans aujourd’hui. Que reste-t-il de lui ? Que reste-t-il des vivants qui ont habité nos vies et qui les ont comblées de leur présence ? Comment faire avec leur mort, avec leur perte et leur absence ? Ne plus évoquer leur existence qu’en secret, la nuit, au cœur de notre solitude ? Parler d’eux à table, trinquer en leurs noms ? Parler en leurs noms, ne plus parler d’eux ? Mettre nos pas dans les leurs, les trahir, les défier, les célébrer, les oublier ? On écrit moins ces choses-là qu’on est écrit par elles. »
Je suis tombé sur une boîte à chaussures où les photographies de Vivian attendaient. Quatre-vingt photos. Ce sont elles qui ont parlé. Elles, qui ont brisé le silence brutal qui a suivi sa mort. Je me suis demandé ce qu’il restait de lui en-dehors des souvenirs flous et des récits imprécis devenant de plus en plus pauvres au fil du temps. Tentant de me raccrocher à quelque chose de concret, de matériel, une preuve de son existence, de son passage sur terre, j’ai retrouvé quelques objets intimes lui appartenant et qui ont survécu, le procès-verbal effectué par la gendarmerie à sa mort, les photographies de l’album familial. »
L’auteur narre les souvenirs du traumatisme de son enfance, le suicide de son frère, à travers un témoignage autobiographique poignant de façon à faire ressentir au lecteur l’état de choc que cela constitue dans la vie d’un enfant.
Vague inquiétude (Éditions Picquier, 2020)
Au Japon, le temps du voyage s’écoule avec humilité. Être présent au monde, aux rencontres, présent dans sa propre vie. Partager la vie des pêcheurs sur la plage, boire de l’alcool de prune avec de vieilles paysannes à neuf heures du matin, affronter la peur de l’ours dans la montagne.
Retrouvant les traces d’un frère disparu, en compagnie des poètes qui lui sont chers, le voyageur découvre, dans ce pays singulier comme un rêve, un espace où vivre et s’épanouir. Soudain, la vie a le goût d’un cœur tendre de grain de riz. L’auteur écrit à ce propos :
"J’écris pour cette qualité de partage, pour cette résonance si fine, si pure, si indicible à travers les années et les êtres. Écrire un livre qui s’ouvre au monde, un livre qui ouvre le monde en soi et vous serre le cœur. Un territoire intime où l’on peut enfin respirer."