La taille d'épargne

Bois02.jpgContrairement aux procédés de gravure en creux, ce n'est pas le motif que l'on veut imprimer qui est gravé, mais ce qui doit rester blanc sur le papier qui est évidé. Ainsi l’on détoure et épargne l'image qui de ce fait se retrouve en relief.

La gravure dans une planche de bois, coupée dans le fil des fibres de l'arbre, présente le double avantage de pouvoir être imprimée avec une presse typographique avec le texte et de permettre des tirages à des milliers d'exemplaires. C'est ce qui lui a permis de survivre dans les centres provinciaux produisant de l'imagerie populaire après avoir été reléguée aux éditions de colportage et aux « bilboquets » des imprimeurs de ville (étiquettes et en-têtes commerciaux, affiches, faire-part), supplantée par la taille-douce à Paris dans les années 1630.

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bois05.jpgAprès avoir connu ses heures de gloire dans les premiers livres illustrés, la gravure sur bois n'est plus employée qu'à titre ornemental, réservée aux  fleurons, bandeaux et culs-de-lampe, tandis que la gravure sur métal, plus noble, envahit les planches d'illustration proprement dite, présentées en hors-texte.

Jean-Michel Papillon (1698-1776) lui redonne ses titres de noblesse. Persuadé que cet art traditionnel à encore un avenir, il publie en 1766 un "Traité historique et pratique de la gravure en bois", et en défend les mérites dans divers articles rédigés pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Longtemps attaché à l’Imprimerie royale en qualité de "graveur en taille de bois", il associe son talent d’ornemaniste à quelques-unes des grandes éditions illustrées du siècle.

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