Léo Malet
Ecrivain français (Ecrivain français ( (Montpellier, 1909 – Châtillon-sous-Bagneux, 1996)
En 1909, Léo Malet naît dans le quartier de Celleneuve, à Montpellier, où il vit jusqu'en 1925. Chansonnier dès 1925 à Paris au cabaret La Vache enragée, il fut proche de Colomer et des milieux anarchistes avant de rejoindre en 1931 André Breton et le courant surréaliste (J'arbre comme cadavre, 1937 ; Hurle à la vie, 1940 ; Poèmes surréalistes, 1975-1983). Il imagine le procédé du décollage (poésie de rue par arrachage fragmentaire des affiches) et théorise l’invention des objets-miroir. A partir de 1942, il participe aux activités du groupe surréaliste de La Main à plume, mais il décide de s’en écarter après la publication de ses premiers romans policiers.
En France, la mode est alors aux faux polars américains, l’entrée des vrais étant interdite. C’est donc sous le pseudonyme de Frank Harding qu’il publie Johnny Métal en 1941. En 1943, il crée pour 120, rue de la Gare le personnage de détective non-conformiste : Nestor Burma dont le succès l’incite à multiplier les aventures dont les Nouveaux Mystères de Paris. Les romans de Léo Malet rompent avec la tradition du roman scientifique à énigme, fondé sur la seule intelligence de l’enquêteur en contact avec des personnages sans épaisseur. Nestor Burma est un détective plus humain, proche des gens et libertaire. Ainsi Léo Malet crée-t-il le premier roman noir à la française.
Mais ce personnage ne lui suffit plus et il ambitionne un autre type de roman, lui permettant d’exprimer des préoccupations plus personnelles. C’est ainsi qu’il entreprend les trois livres qui composent La Trilogie noire : La Vie est dégueulasse (1948), Le Soleil n’est pas pour nous (1949) et Sueur aux tripes (1969). Avec plus de vingt ans d’avance, cette Trilogie annonce le néo-polar caractérisé par un certain pessimisme, la dénonciation de la violence sociale, la présence d’êtres de chair et de sang, la prise en compte du point de vue de l’individu face à la société.
En 1983, son ami Noël Arnaud réaffirme qu’il ne faut pas séparer l’auteur de roman policier et le poète surréaliste : « Je n’ai jamais été, tu le sais, de ceux parmi nous qui coupaient en deux l’écrivain Léo Malet, d’un côté le poète à conserver précieusement, de l’autre le romancier à traiter avec une curiosité indulgente quand elle ne se voulait pas hostile ».
Grâce à la généreuse donation de son fils Jacques Malet, en 2006, Léo Malet est présent à Montpellier, par l’intermédiaire de ses œuvres, manuscrits, livres, correspondance, photographies, archives mais également de son bureau, sa machine à écrire et tant d’autres objets qui composaient son cadre de vie.
Le fonds compte 12.300 documents classés en treize grandes catégories :
- Manuscrits et tapuscrits
- Éditions
- Correspondance
- Photographies
- Affiches, collages, dessins…
- Objets
- Bibliothèque de Léo Malet
- Périodiques
- Revue de presse
- Coupures de presse
- Tracts surréalistes
- Invitations, tracts, prospectus, cartes…
- Adaptations
Parmi eux, 422 documents ont été numérisés et sont consultables en ligne sur Mémonum :
• Manuscrits et tapuscrits : 405 documents
• Éditions : 1 document
• Photographies : 3 documents
• Affiches, collages, dessins, etc... : 5 documents
• Invitations, tracts, prospectus, cartes, etc... : 2 documents
• Objets : 6 documents
En savoir plus : Léo Malet revient au bercail, exposition organisée en 2006 à la médiathèque Emile Zola et le catalogue rédigé par Gilles Gudin de Vallerin et Gladys Bouchard (Actes Sud, 2007).