Syracuse

Avis des lecteurs

• La Maison 5/5

  Qu’est-ce qu’un ancien communiste amateur de Flaubert peut encore apporter au monde ? Du fond de « La Maison », sa maison de retraite, le narrateur nous livre par bribes les moments clés de son existence. Il porte un regard aigu sur les choses qui l’entourent : les pensionnaires, sa famille, l’amour, l’actualité… Au fil des pages, la relation qu’il noue avec son petit-fils Marlon devient essentielle et les barrières d’âge s’effondrent. Il réapprend à s'étonner auprès de sa nouvelle voisine Mme Ostaki, une vieille femme russe à la foi vibrante. Il devient alors évident, à la lumière de ces deux relations, que l’on peut échanger, apprendre et transmettre à tout âge. Le texte dit la vieillesse comme d'autres disent l'enfance : avec une grande justesse, beaucoup de retenue et de sincérité. En écho au texte, des photos d'Anna Rehbinder viennent ponctuer la lecture, évoquant elles aussi la vieillesse. Gros plans sur des peaux froissées, sur des objets, des fragments de mobilier révélant tout à la fois une existence riche de souvenirs et la solitude d'une fin de vie. Les Giètes est publié dans une nouvelle collection proposée par Thierry Magnier, "Photoroman". Rencontre entre un écrivain et un photographe, l'idée de cette collection est simple. Un écrivain reçoit, sans aucune information, une série de 12 images correspondant à l'univers d'un photographe. La contrainte pour l'écrivain est alors de les intégrer au cœur de son récit. Fabrice Vigne a relevé ce défi avec succès, nous donnant à lire un roman fort, juste et délicat.

  Aline J. - Le 26 juillet 2011 à 16:52