Syracuse

Avis des lecteurs

• Manque de consistance 2/5

  Livre lu pendant la canicule de cet été, en quête d’une certaine fraîcheur. Eh bien, on peut dire je n’ai pas été déçue ! C’est incontestablement un roman plein d’efficacité, du genre qu’on ne peut pas lâcher avant d’en avoir fini. En fait, ce n’est pas un chef d’œuvre, loin de là, mais ça fait le même effet que de regarder un bon film bien noir. D’ailleurs, on sent bien que l’auteur a fait ses armes dans le monde de l’audiovisuel car son intrigue est découpée avec un sens du suspense digne d’une série télévisée (réussie). J’aime bien ce découpage alternant les points de vue de différents personnages, cette manière de faire que les fils petit à petit se relient entre eux. Efficace, c’est tout à fait le mot qui convient. Après, on arrive aux limites de l’exercice : il ne suffit pas de bien maitriser les outils pour produire un roman qui sort du lot. Non, Deep Winter a contre lui le fait qu’il est bourré de clichés, nous avons là un véritable catalogue de tous les archétypes estampillés « Amérique profonde » : la petite ville reculée, le gentil crétin orphelin, le vieux shérif qui n’aspire qu’à la tranquillité affublé d’une crapule d’adjoint, alcoolique et violent, la fille paumée victime de son pedigree etc… Pour couronner le tout, le personnage de Danny devient vite insupportable dans son rôle de pauvre bougre à qui il arrive sans cesse les pires vilénies sans pour autant qu’il en perde sa légendaire gentillesse, la victime au cœur pur et bla et blaaaa… Pouah ! Très peu pour moi ! J’apprécie de trouver plus de nuance et plus de profondeur dans les personnages. Pour conclure, je dirai que Deep Winter se laisse lire sans déplaisir grâce au savoir-faire scénaristique de son auteur mais souffre d’un manque considérable de consistance.

  KOCH, REBECCA - Le 29 septembre 2015 à 09:13