Syracuse

La loi de la compression rÑgit la vie de la famille d'Amir et d'Efi. « Merveilleuse trouvaille de la premiÃ′re gÑnÑration de la Shoah, en l'occurrence nos parents. L'absence de frÃ′re, d'oncles, de pÃ′res et de mÃ′res, permettait toute souplesse. Nous appelions « oncle » n?importe quel adulte de la gÑnÑration de nos parents. Ses rejetons Ñtaient nos cousins. Mais tout n?Ñtait pas dÑbridÑ pour autant. Il y avait des lois bien sûr. Afin de raccommoder cette dÑchirure, et que chacun puisse se trouver des parents, il Ñtait nÑcessaire d'harmoniser autant que possible les relations entre les gÑnÑrations. Il nous fallait gagner l'amitiÑ des parents pour s?approprier leurs fils, nos cousins. » Un « oncle » misanthrope, peu enclin à s?intÑresser aux ÑvÑnements familiaux, peut ainsi les priver d'une flopÑe de cousins assurÑment plus coopÑratifs. Il n?y a guÃ′re de compromis possible dans cette loi de la compression. Comme Amir et Efi ont surtout besoin de grands-pÃ′res et de grands-mÃ′res, ils se frayent un chemin entre les obstacles pour prendre d'eux le plus qu?ils peuvent. En grandissant, ils cherchent à comprendre ce qui s?est passÑ pendant la guerre. Comme tous s?enferment dans le silence, ils ont recours à de nombreux subterfuges pour pousser les membres de cette famille artificiellement recomposÑe à se confier? Prouesse littÑraire, tant par son originalitÑ que par ses innombrables qualitÑs stylistiques, Les gens indispensables ne meurent jamais oscille entre la gravitÑ et l'humour et marque un tournant sans prÑcÑdent dans la maniÃ′re d'apprÑhender la Shoah. Un roman majeur des Lettres israÑliennes.