Syracuse

Ñito, obscur employé à la morgue de Barcelone, réceptionne les corps d'une famille tuée dans un accident de voiture et découvre que l'un des cadavres n'est autre que celui d'un ami d'enfance. Cette découverte le plonge dans un formidable flash back. Oscillant entre le présent gris du franquisme essouflée des années 1970 et la descente aux enfers que fut son adolescence dans l'immédiate après-guerre. Barcelone était alors le théâtre des illusions anarchistes, de folles ambitions et de trafics en tout genre, la ville de la peur et de la faim, du « désespoir océanique » naviguant parmi les rues lépreuses. Les figures de son enfance ressurgissent alors :Java, Lolo, Amen et Tite-Gale, enfants à la dérive qui, pour survivre, se racontaient inlassablement des « aventoches », récits imaginaires, inventions cruelles où se trouvaient embarqués les acteurs de la réalité, mais aussi reflet de la mémoire du désastre.