LUCINDE ou L’ÉTANG DE L'OR
de Gaston BAISSETTE . Préface de Gilles Gudin de Vallerin
Parution d'un inédit de Gaston Baissette : Lucinde ou l'Etang de l'or.
Edité à l'occasion de l'exposition Gaston Baissette médecin - écrivain et avec le concours de Montpellier Méditerranée Métropole .
Cette première version de L'étang de l'Or est tirée d'un tapuscrit de 1925 conservé dans le fond Gaston Baissette déposé à la médiathèque Emile Zola .
« Pour mieux se lier à la mer, l'autre été – et parce que sa maison de famille en est trop éloignée à son gré – Gaston Baissette avait construit, sur la grève la plus solitaire, une sorte de hutte faite de toile et de branchages. Et il ne voulait plus parler qu'avec la brise et le flot, et un vieux pêcheur de ses amis…
De cette retraite est sorti un roman, dont j'ai pu lire quelques chapitres ; roman qui n'a point paru encore – et c'est dommage, car il y est question, dans un style libre et dégagé, de la mer, voisine d'un jeune homme épris de la vraie vie et simple – puis de la douceur du soleil et de deux jeunes filles – c'est-à-dire des mystères essentiels qui charmeront éternellement le cœur […]. » Louise Espinasse-Mongenet
L’Étang de l’Or : versions de 1925 et de 1945
L’Étang de l’Or : versions de 1925 et de 1945
A 24 ans, le 25 septembre 1925, Gaston Baissette termine un tapuscrit Lucinde ou L’Etang de l’Or, écrit aux Cabanes de Mauguio. Espinasse-Mongenet est un des rares lecteurs de quelques chapitres de ce premier texte.
Selon sa première femme Lisette, la deuxième version de L’Etang de l’Or est partiellement détruite aux cours de l’insurrection du 6 février 1934. Aux Deux Magots, café surréaliste : « Ce soir-là nous avons subi les coups de matraques et les projectiles qui tombaient de toutes parts. Gaston s'est trouvé coincé dans la porte tournante du café, le manuscrit qu'il portait sous le bras a volé sur la terrasse.».
Finalement, dans les années 1920-1930, seul un article Les Cabanes de Mauguio a paru dans L’Eclair, le 6 septembre 1935.
Selon Jacqueline Baissette, sa deuxième épouse, le manuscrit de 8 cahiers de la Librairie papeterie François Dezeuze serait « la troisième version » de L’Etang de l’Or. Le 1er août 1944, en pleine insurrection de Paris dont il est l’un des acteurs, Gaston Baissette commence la rédaction définitive de son roman, qu’il termine le 25 octobre 1945.
De nombreuses choses vues sont communes aux deux versions : l’explication du nom de l’Etang de l’Or (la monnaie d’Or émise par les comtes de Melgueil, la couleur et la richesse naturelle de l’étang ; l’apprentissage du barquet appelé négafol (noie-le-fou) ; les accidents mortels de jeunes gens perdus et noyés dans les marais ; la fête aux Cabanes, le lundi de Pâques.
Les différences entre les deux versions sont multiples. En 1945, L’Etang de l’Or est jugé plus important que l’amour pour Geneviève, tandis qu’en 1925, l’amour de Jean pour Lucinde et son désir de Maryse vont l’objet du récit. En 1925, le livre commence par l’exhortation à un âne lors de l’arrivée de Jean Soubeyre à l’étang ; en 1945, il évoque sa grand-mère à Mauguio, ses chats, la cabane vendue par son père. A la fin du roman, en 1925, Jean quitte l’étang pour la ville. En 1945, le narrateur revient pour pêcher avec les cabaniers. Plus fondamental encore, deux conceptions différentes de l’étang sont développées : une « nature immuable » en 1925, « une chose vivante » en 1945. L’unité de ce pays de garrigues, d’étangs et de mer est plus affirmée en 1945 qu’en 1925.
© Image : L'étang de L’Or : roman. 8 cahiers manuscrits numérotés de 1 à 11. Paris, 1er août 1944 - 25 octobre 1945.
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© Image : Lucinde ou l'étang de L’Or : Tapuscrit 190 feillets.1925. Droits réservés