Rock et cinéma

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Elvis Teddy Bear.jpgEntre mariage de raison et alliance contre-nature, l’union du rock et du cinéma dure depuis un demi-siècle passé à respectivement s’apprivoiser ou se dévergonder. Depuis l’apparition des premières idoles de la jeunesse à l’écran jusqu’à l’esthétique « vidéo-clip », l’histoire du cinéma nous montre que le rock n’est pas seulement une musique mais aussi une attitude et une culture dont l’influence dépasse les seuls films qui lui sont consacrés.

Du rock au cinéma, Marlon Brando en blouson de cuir noir pourrait bien être la première icône, si ce n’est que dans L’Equipée sauvage de Lazslo Benedek (1953), il n’y a point de musique rock. Par contre, quand les studios commencent à produire des films pour le public adolescent avec les premières vedettes du rock’n’roll, celles-ci semblent bien inoffensives, à l’image d’Elvis Presley.  Après avoir enregistré son premier disque en 1954, il chante « (Let Me Be Your) Teddy Bear » dans le film Amour Frénétique, en 1957 : il ne veut être ni un lion, ni un tigre mais un ours en peluche tenu en laisse. Un raccourci saisissant de ce que devenait le rock’n’roll quand il passait à l’écran. Tout ce qu’un présumé rebelle sans cause était prêt à accepter en échange de la notoriété. Comme le résume l’écrivain Nick Tosches, « la bête du rock’n’roll avait été domptée pour se faire admettre dans l’arène du spectacle de masse ».

La rencontre du rock avec le cinéma est justement celle de deux modèles économiques. Le premier est à l’origine « familial » : dans les années cinquante, un incroyable maillage de milliers de minuscules maisons de disque, dont la notoriété ne dépasse généralement pas le niveau local, couvre tous les Etats-Unis alors que le cinéma, dont les studios sont liés aux groupes de télédiffusion et bénéficient d’un rayonnement international, est déjà une véritable industrie culturelle. C’est grâce à ce tremplin pour la gloire et vers le grand public que le rock entre dans l’ère de la culture de masse.

Il faut attendre les années soixante et l’impact de la contre-culture (flower power, psychédélisme, etc.) pour qu’une véritable contestation sociale et un vent de liberté atteignent le cinéma. Le rock inspire alors de grands cinéastes qui veulent capter ce nouvel esprit du temps : Michelangelo Antonioni filme le Swingin’ London dans Blow Up (1966) puis utilise la musique de Grateful Dead et Pink Floyd dans Zabriskie Point (1970), tandis que Jean-Luc Godard s’enferme en studio avec les Rolling Stones pour One + One (1968).

La censure imposée par le code Hays, appliqué de 1934 à 1966, est rendu caduque par l’évolution des mœurs quand le début des années soixante-dix voit l’émergence d’une génération de jeunes réalisateurs ayant grandi en écoutant du rock, qu’il s’agisse de Martin Scorsese ou Wim Wenders. Et même s’il ne s’agit pas de films musicaux, le rock est leur culture de référence. Le désir d’indépendance artistique remet en cause la toute-puissance des studios hollywoodiens et permet l’exploration de thématiques longtemps restées taboue

Aujourd’hui sexagénaire, le rock est entré dans l’histoire. Certaines de ses vedettes sont devenues des légendes du XXe siècle dont le destin parfois tragique donne matière à des adaptations à l’écran. La vogue des biopics a récemment mis en scène les vies de Ray Charles, Johnny Cash et quelques autres, en adoptant les lois du genre : une reconstitution historique fidèle sans la moindre audace formelle et un traitement édifiant ou hagiographique faisant ressortir les valeurs du personnage… Malgré la réussite de ces films en tant que témoignage sur une époque, voire un « âge d’or », et l’œuvre d’un artiste, nous sommes ici loin de ce qui serait, aujourd’hui encore, considéré comme rock’n’roll dans l’esprit…

Pour retrouver cet esprit rock, il faudrait plutôt le chercher du côté des cinéastes indépendants, des francs-tireurs qui cherchent à transposer à l’écran une énergie brute et sauvage qui échappe aux conventions, qui aime la provocation et se nourrit de nouvelles technologies afin de pratiquer le DIY, le « Do It Yourself », pour échapper au contrôle des patrons de l’industrie. Et cet esprit-là, quand on le rencontre au cinéma, reste le synonyme d’une fièvre adolescente qui n’en finit pas de brûler.

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