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Né à New York en 1929, dans une famille d’origine grecque, John Cassavetes commence sa carrière en tant qu’acteur. Au début des années 50, il étudie l'art dramatique à l'American Academy of Dramatic Arts, école imprégnée des méthodes de l’actor’s studio de Lee Strasberg.
Il y rencontre Gena Rowlands qui sera sa muse, sa femme, la mère de ses 3 enfants et son actrice fétiche.
Il acquiert une certaine notoriété en tant qu’acteur notamment grâce à la série policière télévisée Johnny Staccato. Il réalise son 1er long métrage en 1958, Shadows, film à petit budget, tourné en décors naturels, avec des comédiens inconnus et en marge du cinéma américain.
Après 2 expériences de films réalisés pour les studios - Too late blues (1961) pour la Paramount et Un enfant attend (1963) pour United Artits – Cassavetes décide, pour préserver sa liberté de création et s’affranchir des diktats des studios, de financer désormais ses films lui-même, notamment grâce à ses cachets d’acteurs. Sa vie durant, il n’hésitera pas à faire l’acteur pour les grands studios ou des séries télés comme Colombo où il donne la réplique à son copain Peter Falk. Il a joué par exemple dans Rosemary’s Baby de Polanski, A bout portant de Don Siegel en 1964 ou les Douze salopards de Robert Aldrich pour financer le tournage de son 4ème film Faces (1968). Suivront 8 autres films parmi lesquels Opening Night (1978) et Love Streams (1984) qui composent une œuvre très personnelle et cohérente au centre de laquelle se retrouve le thème récurrent du couple.

Le cinéma selon John Cassavetes
On parle souvent de la famille Cassavetes : pour lui l’expérience créatrice est aussi une expérience de vie. Cassavetes s’entoure la plupart du temps de ses proches, aussi bien parmi les techniciens (Al Ruban, Sam Shaw...) que parmi les acteurs professionnels ou non (sa femme Gena Rowland, sa mère, sa belle-mère, ses copains Seymour Cassel, Peter Falk et Ben Gazzara…). Il tourne même dans sa maison (Faces, Une femme sous influence).

John Cassavetes conçoit le processus de création comme une aventure collective. Il attend des acteurs, des techniciens qu’ils participent totalement au film. Les acteurs sont au centre de ce processus de création : l’écriture du film s’enrichit des échanges que Cassavetes peut avoir avec eux au sujet de leurs personnages, de leurs suggestions.

C’est un cinéma de l’instant : Cassavetes encourage les acteurs, les techniciens à prendre des initiatives et à faire preuve d'autonomie pendant le tournage. Ses films donnent l’impression d’être improvisés ce qui n’est pas toujours le cas. La plupart du temps, les dialogues sont écrits et les situations prévues, mais les émotions et les attitudes sont improvisées.
Cassavetes fait l’économie de scènes utilitaires ne servant que de transition, qu’à amener les scènes clés. On entre dans ses films sans prologue explicatif, sans introduction à une quelconque intrigue. Les spectateurs se retrouvent immédiatement dans le vif des sentiments (Voir notamment Husbands).

Autre constante du cinéma de Cassavetes : l’importance de l’expression corporelle. Dans ses films, le corps joue un rôle prédominant en termes d'expression. Les personnages s’expriment presque autant si ce n’est plus, par le corps, le mouvement, l’énergie, la liberté de mouvement.

Cinéaste de la passion et des sentiments
Attentif aux visages, aux mouvements des corps et à ceux de l’âme, Cassavetes organise une forme de récit qui rompt avec les canons hollywoodiens, jouant avec le temps, le rythme. Son obsession : Parvenir à la vérité des sentiments.
« Je suis un homme qui croit en la justesse des sentiments intimes de la personne, et ces désirs intimes, qu’ils soient hideux ou magnifiques, sont appropriés pour chacun de nous, et sont probablement la seule chose qui vaillent la peine de se démener. Je veux mettre ces désirs intimes sur l’écran, afin que nous puissions tous les voir, les penser, les sentir et s’en émerveiller. » (John Cassavetes – Positif n° 377, 06.1992, p. 86)

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